3 décembre 2016

La fin des 35 heures en France ne date pas d'hier

Retour vers un futur à 40 heures exemple de l'entreprise Bosch France


Marche arrière toute ! Daimler Chrysler et Mercedes, Volkswagen, Bosch… la liste des grandes entreprises européennes qui rallongent leur durée hebdomadaire de travail sans rémunération supplémentaire ne cesse d’enfler. Malgré les grèves et les débrayages, les employés de ces multinationales acceptent bon gré mal gré ces plans de réduction des coûts. Il en va de la survie de leur entreprise, car à défaut il n’y a pas d’autre alternative qu’une délocalisation dans les pays à main-d’œuvre bon marché. Les syndicats dénoncent un « chantage à l’emploi ». La presse se focalise sur le thème porteur du recul des acquis sociaux. Puisque c’est écrit, la réduction des coûts se réduit donc aux licenciements et aux plans sociaux.

En juillet 2004, les salariés de l’équipementier automobile Bosch ont approuvé le passage de 35 à 36 heures, à travers la suppression de 6 jours de RTT sur 20. Cette mesure principale était sensée réduire de 12% les coûts salariaux de l'usine de Vénissieux. Les salariés ont également accepté la limitation à 1% par an des augmentations de salaires et la suppression de l'accord d'intéressement et cela pour une période de trois ans. Ce compromis devait permettre de préserver 190 emplois sur les 300 menacés sur un site qui emploie 820 personnes. Il semble que cette mesure était nécessaire mais pas suffisante puisque la direction du groupe Bosch France envisage de négocier un retour aux 40 heures.

"Nous envisageons un retour à 40 heures mais nous n’avons pas encore fixer les modalités et le calendrier précis de négociation explique Guy Maugis PDG de la section française du groupe équipementier automobile France. Et d’ajouter que « la réduction du coût horaire est l'un des axes pour maintenir l'emploi industriel en France. L'innovation, la réduction de nos coûts de production par l'amélioration de nos procédés de fabrication ne suffisent pas. Or, comme nous n'envisageons pas de réduire les salaires, la seule solution, c'est d'augmenter la durée du travail à salaire maintenu. On ne veut pas faire comme beaucoup de nos concurrents, des plans sociaux à répétition. C'est ce qu'on n'a pas voulu faire à Vénissieux (Rhône), c'est ce qu'on va essayer d'éviter ailleurs".

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